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Peut-on devenir accro à la médecine esthétique ou à la chirurgie ?
Il y a celles et ceux qui viennent pour “juste un petit coup d’éclat”. Puis, quelques mois plus tard, qui demandent “juste une seringue de plus”. Puis un petit geste sur le nez. Puis une retouche de la mâchoire. Le regard. Le front. Et si on relevait la queue du sourcil ?
À quel moment l’esthétique devient-elle dépendance ? À quel moment le soin devient-il compulsion ?
La médecine esthétique n’a jamais été aussi accessible, ni aussi normalisée.
Dans un sens, tant mieux : chacun·e a le droit de se sentir bien dans son corps, de reprendre la main sur ce que l’âge, la fatigue, le stress ou la génétique lui ont imposé.
Mais comme toute démarche qui touche à l’image de soi, elle mérite un vrai cadre.
Et une vraie réflexion.

L’esthétique peut-elle rendre accro ?
D’un point de vue purement médical : oui, parfois.
Certains gestes, comme les injections dans les lèvres, ont un fort potentiel addictif. Non pas en raison d’un produit ou d’un effet physique sur le cerveau, mais à cause du décalage entre la perception et la réalité.
On s’habitue vite à l’image de soi “corrigée”. On parle d’ailleurs de “injections blindness” : on oublie d’où l’on partait. On voit toujours ce qu’il reste à améliorer. Et on finit par ne plus savoir s’arrêter.
Ce phénomène concerne surtout les gestes à effet temporaire : une fois le bénéfice effacé, le manque se fait sentir. C’est là qu’on parle d’addiction aux injections.
Mais cette spirale peut aussi s’observer dans des cas plus lourds, lorsqu’il s’agit de chirurgie esthétique : certaines personnes enchaînent les interventions, sans jamais parvenir à se satisfaire de leur reflet.
Parce que ce n’est plus seulement une question d’image… mais un trouble plus profond.

Gêne passagère ou trouble durable ?
Il est essentiel ici de ne pas confondre gêne esthétique et dysmorphie.
La première est saine et fréquente : un petit complexe, un défaut qu’on souhaite adoucir, un regard que l’on veut plus ouvert…
La seconde, en revanche, est une distorsion durable de l’image de soi. On se voit “moche”, “déformé·e”, alors que ce n’est objectivement pas le cas. Le regard porté sur soi est altéré, souvent de façon obsessionnelle.
Dans les formes plus sévères, on parle de dysmorphophobie — un trouble psychique reconnu, qui altère le quotidien, les interactions sociales, la confiance en soi.
Et dans ces cas-là, aucun acte esthétique ne peut suffire. Chirurgie ou injections ne résolvent rien ; au contraire, elles risquent d’aggraver le mal-être.
Car ce n’est pas le visage ou le corps qui pose problème, mais bien la manière dont on le perçoit.

Esthétique et psychologie : un lien fondamental
Et là, tout le monde n’est pas logé à la même enseigne.
Certaines personnes sont plus « disposées » que d’autres à glisser vers une démarche esthétique sans fin – jusqu’à l’excès le plus total.
Une étude française menée en 2022 auprès de plus de 800 patient·es en consultation de chirurgie esthétique a révélé que 21,4 % présentaient des symptômes de dysmorphie corporelle (ou BDD) (1). Une autre méta-analyse internationale de 2024 estime cette prévalence à 18,6 % dans les soins esthétiques au sens large (2).
Ces chiffres montrent que, au‑delà de l’acte, certaines vulnérabilités psychologiques — insatisfaction corporelle majeure, obsession sur le visage ou le corps, antécédents de trouble de l’image de soi — peuvent faire basculer la démarche esthétique dans quelque chose de plus compulsif.

Le rôle catalyseur des réseaux sociaux
Impossible de parler chirurgie esthétique et d’addiction sans évoquer les réseaux sociaux, qui brouillent constamment la frontière entre réalité et filtres.
Dans une culture de la retouche, du lissage et de la mise en scène permanente, voir son visage “naturel” dans le miroir peut être déstabilisant.
Alors que…quoi de plus naturel ?
Cette pression esthétique est une des grandes raisons de la hausse des demandes de traitements précoces, chez les moins de 30 ans notamment (3).
La tentation est grande de vouloir ressembler à un filtre.
D’entrer dans un cycle de corrections sans fin.
Et de tomber dans les excès de la chirurgie esthétique, où chaque nouveau geste vise à combler une insatisfaction… qui en cache une autre.

Alors, comment reprendre le contrôle ?
- En replaçant les actes esthétiques dans une démarche plus globale : prendre soin de soi, de sa peau, de son corps, de son hygiène de vie. Ralentir. Respirer. Se reconnecter à ce que l’on ressent. In & Out.
- En se posant les bonnes questions.
Non pas « quel traitement faire ? » mais « pourquoi je le fais ? ». Qu’il s’agisse de médecine esthétique ou de chirurgie esthétique, est-ce que ce geste répond à un besoin ponctuel et conscient ? Ou à une insatisfaction plus profonde, qui revient sans cesse ? Ce n’est pas le type d’acte qui importe, mais le lien qu’on entretient avec lui. Même les gestes les plus légers, s’ils deviennent automatiques, peuvent enfermer dans une boucle sans fin. - Ensuite, en étant bien informé·e.
Et là, le rôle du praticien est déterminant. Informer avec transparence, poser un cadre, savoir dire non quand il le faut… font partie intégrante d’une prise en charge responsable (et en prime, cela permet d’éviter les déceptions après un acte esthétique).

Chez Maison Yokō, ce regard fait partie du soin.
Refuser un acte, proposer une alternative, recommander une pause : c’est aussi accompagner avec sérieux et respect.
Enfin, et surtout, en acceptant que l’image parfaite n’existe pas.
Qu’un “défaut” n’en est pas toujours un.
La clé, c’est de savoir s’arrêter. De savourer le résultat. De ne pas courir après un idéal inatteignable – ou pire, après les attentes des autres.
Il n’y a pas d’acte esthétique sans introspection.
Chaque intervention, chaque seringue, mérite d’être pensée avec lucidité. Pourquoi ce geste ? Pour qui ? Qu’est-ce que j’espère transformer — et qu’est-ce que je suis prêt·e à accepter ?

Et si on était simplement bien dans sa peau ?
C’est aussi ça, l’esthétique en conscience : prendre soin de soi sans se fuir.
Être libre de choisir, mais aussi libre de dire non.
Rechercher l’harmonie, pas la perfection.
Et faire la paix avec son reflet, avec son âge, sans avoir besoin de le transformer ni de rajeunir à tout prix.
Parce que le plus beau visage n’est pas toujours celui qui a été le plus retouché.
Mais celui qui respire la confiance, l’apaisement, la justesse et le bonheur d’être soi.
Radulesco T, Paoli JR, et al. Prevalence of body dysmorphic disorder symptoms among patients requesting aesthetic surgery: A prospective multicenter study in France. Ann Chir Plast Esthet. 2024. PMID: 39675245
Ong F et al. Prevalence of Body Dysmorphic Disorder in Patients Seeking Plastic and Aesthetic Surgery: A Systematic Review and Meta-Analysis. Healthcare (Basel). 2024;12(13):1333.
Public Sénat. Génération Instagram : la beauté sous influence. 13 mai 2022. Disponible sur :https://www.publicsenat.fr/actualites/non-classe/generation-instagram-la-beaute-sous-influence-210499
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