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- « Skinnytok » ou le retour de la maigreur sur les réseaux

On s’en serait bien passé. 😤
De quoi ? De la trend "SkinnyTok" qui inquiète bon nombre de spécialistes de la santé mentale et physique… et nous avec ! Elle regroupe une série de contenus qui glorifient la minceur extrême, souvent en lien avec des "what I eat in a day" ultra restrictifs, des corps filiformes érigés en idéal, et une esthétique nostalgique des années 2000 (y2k) façon heroin chic.
Si la tendance n’est pas nouvelle, hélas, ce qui est préoccupant, c’est la forme insidieuse qu’elle prend : des filtres doux, des musiques chill, des conseils présentés comme "healthy" alors qu’ils sont souvent proches du trouble du comportement alimentaire (TCA).
Et en filigrane, toujours, le corps féminin : scruté, détaillé, jugé, modelé.

Sauf que le corps n’est pas une tendance
“Skinny” aujourd’hui, “thigh gap” hier, “fit girl” demain… Les réseaux sociaux nous rappellent que le corps est souvent utilisé comme un espace de projection d’idéaux fluctuants.
Mais un corps n’est pas une mode !
Il ne se change pas à chaque saison comme on changerait de manteau (d’ailleurs, on le sait : rien ne vaut un bon basique intemporel !).
Non, un corps, ça vit, ça évolue, ça ressent, même lorsqu’il ne correspond pas aux critères du moment.
Ces idéaux esthétiques, présentés comme des objectifs, ont des conséquences réelles, surtout sur les jeunes : restriction alimentaire, culpabilité chronique, obsession du miroir, troubles du comportement alimentaire.
Et il serait impossible de parler de « SkinnyTok » sans évoquer le poids démesuré que cette pression exerce, encore et toujours, sur les corps féminins.
Bien sûr, les hommes aussi subissent des injonctions — les muscles et la “tablette de chocolat”, la salle, la performance (et de plus en plus, mais on parlera une autre fois).
Seulement, quand on regarde les chiffres des troubles du comportement alimentaire, et notamment de l’anorexie, ce sont encore les jeunes femmes qui sont les plus touchées. Environ 90 % des cas d’anorexie mentale concernent des adolescentes et des jeunes femmes (1).
Et les tendances esthétiques, comme celle de "SkinnyTok", participent à ce contrôle en faisant passer des normes inaccessibles pour des aspirations naturelles.

Après le body positive, le backlash ?
Ce retour d’une esthétique de la maigreur semble également répondre à un mouvement inverse, presque réactionnel, au body positive.
Après une vague très visible, parfois militante (et récupérée commercialement, notamment aux États-Unis), on assiste à une forme de backlash. Comme si l’acceptation de soi avait été instrumentalisée, vidée de sa substance, pour générer l'effet inverse : un retour brutal à son opposé.
Mais la vraie question c’est : où est la santé dans tout ça ?
L’équilibre ?
Et si pour y parvenir, on s’affranchissait des standards imposés, dans un sens comme dans l’autre ?
Le jour où l’on cesse de courir après une image plaquée ou à une injonction quelle qu’elle soit, on commence peut-être enfin à s’écouter.
Et c’est souvent là que la beauté émerge.
Ce n’est pas une injonction à l’acceptation totale, mais une permission à être en mouvement, à évoluer à son rythme, selon ce qui est juste et bon pour soi.
“Justement, qu’est-ce qui est juste et bon pour soi ?”
Evidemment, il y a les piliers qui valent pour tout le monde, à ajuster selon ses besoins :
- Bouger son corps régulièrement,
- Manger équilibré et avec plaisir, valoriser les produits frais et non transformés,
- Ne pas fumer, limiter l’alcool,
- Maintenir un niveau de stress aussi bas que possible,
- Cultiver des liens sociaux nourrissants (et oui ça compte !)
Mais nous ne sommes pas toutes et tous logé·es à la même enseigne : certaines personnes prendront plus facilement du poids, ou au contraire auront du mal à en prendre ; d'autres perdront du muscle plus vite, d'autres auront une peau plus sensible aux agressions extérieures, un peau plus fine, un retour veineux plus paresseux, etc.
Ce n’est pas uniquement une question de volonté, mais de terrain, de prédisposition. Il y a ce qui nous est propre : notre morphologie, notre métabolisme, notre génétique.
S’ancrer dans son corps, comprendre son propre fonctionnement, ajuster petit à petit son quotidien pour qu’il nous soutienne vraiment : voilà qui est intéressant, et même fondamental !
➡️ Quels aliments me conviennent ?
➡️ Quel rythme de sommeil me soutient ?
➡️ Quel sport / activité, me fait du bien, réellement ?
➡️ Quelle forme de stress je vis au quotidien ?
➡️ Qu’est-ce qui participe à mon bien-être ? ou au contraire ne le favorise pas ?
➡️ Qu’est-ce qui me rend heureux·se ?? (vaste question, n’est-ce pas ?)
Cela construit une manière de vivre qui ne nous met pas en lutte permanente avec nous-mêmes, mais qui relève plutôt de l’accompagnement.
Parce qu’avoir un corps voluptueux n’est pas moins valide qu’un corps maigre, et qu’on ne deviendra jamais une brindille sans des sacrifices qui frisent le masochisme — et qui a envie de vivre ainsi ? A quel prix ?
Inversement, une femme maigre aura beau manger davantage, elle n’aura jamais les courbes d’une autre.
Les injonctions esthétiques sont non seulement fluctuantes, mais contradictoires, et surtout, souvent inaccessibles !
Prendre soin de soi, c’est cultiver sa santé, son équilibre, pas atteindre une perfection, ni devenir quelqu’un d’autre.
Et quand on accepte cette idée, on se sent moins seul·e, plus aligné·e, et parfois même, plus beau·belle sans rien avoir changé.
Juste parce qu’on est là, vivante, pleinement soi.

Le corps, ce n’est pas qu’une question d’apparence physique
C’est un écosystème vivant et interconnecté : ce qui rayonne à l’extérieur commence toujours à l’intérieur.
Oula, c’est bateau ça ! On l’entend partout.
ET POURTANT.
De nombreuses études scientifiques le confirment :
- Le lien entre stress chronique et problèmes cutanés comme l'acné, l'eczéma ou la rosacée est bien établi (2)
- Le microbiote intestinal joue un rôle clé dans la régulation de l’inflammation et de la qualité – et donc du vieillissement – de la peau, par l’intermédiaire de l'axe intestin-peau (3)
- Le manque de sommeil, une alimentation ultra-transformée ou encore le sucre peuvent impacter directement la qualité de la peau, la régénération cellulaire et la circulation sanguine (4).
- Et c’est pareil pour la silhouette ! Les émotions – coucou santé mentale ! –, le cortisol, les hormones et leurs variations, la qualité du sommeil….

Une beauté incarnée, pas imposée
Il ne s’agit pas de standards universels, mais bien d’humains, avec leurs histoires, leurs unicité.
Cet article, ce n’est pas un manifeste contre la minceur, ni un plaidoyer pour une norme alternative.
C’est un appel à se recentrer sur soi. À s’écouter.
À faire la paix avec son corps, et surtout sans le sacrifier à une tendance.
Et à retrouver le plaisir de prendre soin de soi comme on honore une chose précieuse, vivante, unique.
Savoir aussi que même avec toute la bienveillance du monde, il peut nous rester des complexes physiques.
Des zones de notre corps que l’on cache, des reflets dans lesquels on se reconnaît mal, des sensations de décalage entre ce qu’on est, et ce qu’on renvoie.
Ce n’est pas une faiblesse.
C’est humain.
Et c’est justement là que le lien entre le corps, l’apparence, le mental et l’esprit prend tout son sens !
Quant à la médecine esthétique du corps – cryolipolyse, radiofréquence, électrostimulation – elle peut alors devenir une porte, une fenêtre ouverte, un moyen — jamais une fin.
Un levier subtil pour se réconcilier avec une image de soi.
Pas pour correspondre à un idéal, mais pour se retrouver, se refléter un peu mieux, se sentir davantage en cohérence.
À condition que ce soit un choix.
Conscient. Aligné.
Et libre.
⚡️ Rock your mind
Références :
- INSERM – Dossier Troubles du Comportement Alimentaire (TCA)
- Lien entre stress chronique et problèmes cutanés - Harvard Health Publishing. “How stress can affect your skin.” Harvard Medical School, 2020.
- Rôle du microbiote intestinal dans la santé de la peau (axe intestin-peau) - Salem, I., et al. “The gut microbiome as a major regulator of the gut-skin axis.” Frontiers in Microbiology, 2018.
- Lien entre alimentation/sommeil et qualité de la peau - American Academy of Dermatology Association – “How diet and sleep affect your skin.”
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